Cher Tafiolistan,
Merci d’être présent ce soir, on sait que ça vous coûte énormément d’être là, parce que tout de même, vu l’événement phare de la soirée, c’est beau que vous soyez parmi nous ! Au lieu d’établir des pronostics sans fin sur les costumes kitsch et les chansons douteuses de l’Eurovision, vous avez décidé de venir suer comme des bœufs parmi nous ! Mille mercis ! Ce soir, unissons nous toutes pour parler, fantasmer ou observer en retrait les fluides de pédales et autres folles : le sperme, la cyprine ou même la sueur. Vous allez peut-être communier aussi par les larmes, mais on espère qu’elles seront de joie ou d’émotion. On peut rajouter aussi la salive, si les derniers textes vous ont émoustillé ou que vous avez envie de partager de l’amour, toujours avec consentement, évidemment ! À nouveau, le temps d’une soirée, nous recréons un espace entre nous, les pédés, les tantouzes, les tafioles, les tantes et autres tarlouzes, mais aussi toutes leurs copines. On recréée un espace où on est bien toustes ensemble, entre nous et avec les autres communautés, comme l’accueil au CCL l’illustre ce soir. Car le Tafiolistan, s’il est radical, n’est pas un pays fermé. On l’a vu lors des lectures, qui nous ont donné un panorama des paysages qui le compose. Les lives et Dj set, eux, lui donneront un chant, une sonorité. Toutes ces identités pédés sont aussi diverses que les personnes qui le compose et chacun·e est merveilleux·se à sa manière, souvenez-vous-en. Cette pluralité tafiolique, elle se retrouve aussi dans PD la revue (oui, nous devons faire le placement produit, on nous a promis un cookie en échange). Elle ouvre ses pages aux auteurices trans, racisés, handi, toustes les minoritaires qui permettent d’illuminer le spectre de la pédalerie. Merci à elleux de mener ce travail et, n’oubliez pas, une partie des bénéfices de la soirée reviendra à PD la revue. Sur ces bonnes, rapprochez-vous pour la bénédiction, le ploum bèche va commencer ! |