Comme le disait Dave : « un seul vaccin vous manque et tout est dépeuplé. » Les mois des fiertés ont moins brillé cette année. Nous aurions voulu nous retrouver, mais il faut continuer à se protéger les un·es les autres. Nous ne pouvons de nouveau nous rassembler et maintenir cet événement qui nous est pourtant si cher et qui reste, pour certaines et certains, l’un des rares moments où iels peuvent être elleux-mêmes.
Et ce n’est pas parce que nous ne pouvons pas nous voir physiquement que nous n’avons rien à dire sur la situation politique et sociale actuelle ! Notre rôle de Sœurs est d’évoquer les personnes qui ne peuvent pas ou plus être parmi nous. Nous n’oublions pas les LGBT+ en Tchétchénie et en Russie qui continuent d’être persécuté·es. Nous n’oublions pas qu’au sein de l’Europe, en Pologne, des zones « sans LGBT+ » se multiplient dans l’indifférence du gouvernement français, plus apte à donner des conseils néocolonialistes au Liban. Nous n’oublions pas la militante LGBT+ égyptienne Sara Hegazy, emprisonnée au Caire pour avoir brandi un drapeau arc-en-ciel durant un concert, et qui a décidé, une fois sa liberté retrouvée, de partir pour le paradisco. Si cette liste était exhaustive, elle serait déjà bien trop longue, mais ce n’est qu’une goutte d’eau. Et puisque la France est généreuse, elle aussi a voulu contribuer à faire déborder le vase. La gestion du covid, on en parle ? Les masques, inutiles quand y en a pas, et obligatoire quand l’Etat en a, sinon, vive l’amende. Le refus d’aider les travailleuses et travailleurs du sexe, parce que c’était « trop compliqué » selon Schiappa. Puis c’était les premiers de corvée qui étaient sur le terrain, c’est-à-dire les smicard.es. Iels ont été applaudi·es durant trois mois, ont reçu des médailles et, comble de la reconnaissance, ont leur effigie en timbre ! Ca compense bien tous les sabordages de l’hôpital public. Le déconfinement, on en parle ? Est-ce que quelqu’un.e a vraiment vu la différence ? Ah si, on peut aller bosser pour relancer le PIB ! Mais la culture, si précieuse pendant le confinement, aujourd’hui agonise. On aimerait trouver une logique, mais entre pouvoir remplir un avion et laisser à moitié vide un théâtre, nous avons du mal à voir la différence en terme de risques. Et tous les divertissements nous sont limités. Sauf Hanouna à la télé ! Et sans transition, on en parle des violences policières ?! Parce qu’elles ne datent pas du confinement, Zied et Bouna, c’était en 2005. Depuis les violences ont continué de manière décomplexée et l’État tente juste de minimiser. À croire que tout le sang des victimes qui éclabousse Castaner et Darmanin ne les ai rendus aveugle. Enfin, c’est surtout qu’ils se sont trouvés un nouveau poney de bataille pour s’occuper : “la lutte anti-drogue” ! Ca fait 50 ans que la loi n’a pas bougé. Pour l’anniversaire, Darmanin a réussi à la rendre encore plus obsolète ! Toujours plus de répression, avec des amendes de 200€ ! Et quand on voit les résultats exhibés par les commissariats sur Internet, on se dit que ce “pognon de dingue” devrait être réorienté vers la légalisation et l’accompagnement des usager·es de drogues. Le Portugal a décriminalisé toutes les drogues en 2000 ! Maintenant, son taux de décès lié aux drogues est 5 fois plus faible que le reste de l’union européenne. Bref, Même si nous occupions tout le planning de la Rainbow Week, nous n’aurions pas le temps de faire le compte de tout le mépris de ce gouvernement, qui fait la promotion de la culture du viol avec Darmanin en premier flic de France et Dupont-Moretti qui est anti-féministe. Les pavés de merde et de conneries que pondent chaque jours ces gens ne font que construire la voie royale à l’extrême droite. Nous le répétons chaque année et de nouveau, il faut que nous nous montrions plus que jamais solidaires les un·es envers les autres. N’acceptons sous aucun prétexte au sein de nos communautés que les idées nauséabondes s’installent et qu’elles soient légitimées ou estimées. Parce que c’est actuellement le cas. Quand Sarkozy fait des associations d’idées racistes entre le mot “singe” et l’ancien titre du roman d’Agatha Christie, personne ne le reprend. Ce n’est ni de “l’humour”, ni une alerte au “on ne peut plus rien dire”. Si c’était vraiment le cas, on n’aurait plus de Zemmour, Bigard ou autre Elisabeth Lévy promeuteur·trice de haine et condamné·es pour ce motif pour certain·es. Sans transition encore, parlons un peu IST et rappelons que grâce au traitement comme prévention ou TASP, le VIH ne se transmet plus ! Pour plus de vigilance, nous vous remémorons l'existence de notre sainte protectrice La PREP qui protège du VIH ! Grâce à cette merveilleuse Sainte, le nombre de contaminations commence à baisser, mais surtout dans les grandes villes parce que, en milieu rural, l’accès aux moyens de préventions reste catastrophique ! Gouine des champs, pédés des montagnes, trans des capitales et bi·es de toute part, continuons de militer pour que l’accès aux soins, à la prévention, ne soit pas qu’une question de taille de ville ! Nous voulions finir ce discours par une note positive. Il y a la baisse de nouveaux cas de VIH grâce à la prep, la baisse de 1€ de la redevance à l’audiovisuel public, Régine est toujours vivante et… Ah mais si, ça va maintenant faire 30 ans que les Soeurs de France répandent leurs paillettes dans toutes nos régions qui ont du talent ! Et Sainte-Pouffe sait qu’on a déversé des camion-bennes de paillettes depuis ! Malgré la crise de la trentaine, nous pensons à toutes ces luttes qui vont nous réunir, à tou·tes ces militant·es qui agissent au quotidien ! N’oubliez pas : vous êtes belle et merveilleuse et si quelqu’un vous dit le contraire, on se lève et on se casse ! On vous aime, et on vous bénit (à distance !) Vos Soeurs de la Perpétuelle Indulgence du Couvent du Nord |